dimanche 20 février 2011

Manifestations du 20 février; "Nouveau gouvernement le peuple t'attend au tournant"

Décidément les tunisiens ne sont pas encore prêts à se prélasser et à s’abandonner au nouveau gouvernement de transition; la vie d'un tunisien révolutionnaire n'est pas de tout repos.
Aujourd'hui quelques 40000 personnes ont manifesté devant la Kasbah, siège de la Primature pour exprimer leur insatisfaction des "travaux" du gouvernement de Ghanouchi et pour réclamer le changement de la plupart des institutions.
Dans une ambiance détendue et une solidarité inébranlable les manifestations se sont passées dans le calme et dans les règles de l'art; "des manifestions à la tunisienne".
Pouvait-on lire sur les pancartes:

  • Démission du Premier ministre
  • Assemblée constituante, Indépendance de la justice
  • Dissolution du Parlement
  • Dissolution des commissions
  • Ne nous prenez plus pour des cons
Les reproches des tunisiens au gouvernement provisoire chargé de préparer la transition vers des élections libres sont de ne pas assurer une sécurité suffisante face à une montée de la criminalité, de ne pas en faire assez pour venir en aide aux plus défavorisés et les manifestants mettent aussi l'accent sur les soupçons de collaboration de ce gouvernement avec "les amis de Ben Ali".
Multipliant les erreurs et les lacunes de communication et n'assumant pas son entière responsabilité face à un peuple fraîchement "sacré", il faut dire que ce gouvernement ne s'est pas montré à la hauteur des espérances de citoyens en quête de liberté, d'égalité, de démocratie et de transparence.
Ainsi un fossé s'est creusé entre les instances dirigeantes, qui restent plongées dans les grands chantiers de reconstruction et de transition, et le peuple laborieux qui reste assoiffé de reconnaissance et protecteur de sa révolution. En effet, n'ayant aucune garantie pour la protection de la révolution qu'il a mené d'une main de fer le peuple tunisien compte passer à une nouvelle étape et se dresser face à toute menace et toute force susceptible de lui voler le fruit de sa liberté.
Y a t'il, encore, moyen de concilier les technocrates et les néo-démocrates? D'apporter une garantie à la démocratie? 

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